Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 14 janvier 2014

Vestige de 1440

 

 

 

DSC_6417 b.jpg

 

 

La tour des Marques (vers 1440),
seul vestige de l'ancien château de la famille des Marques rasé en 1515,
château de Chenonceau,
photographie : novembre 2013.

 

 

 

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (5)

 

 

 

Introduction.

 

 

   

 « 11. La Bataille et destrucion de Troie, en françois, en lettre de forme ancienne, historiée, couvert de veloux noir, à deux fermoers d’argent blanc, par semblance [d’après ce que l’on peut apercevoir]. »

 

Le Roux de Lincy écrit que ce livre est la « traduction du livre apocryphe attribué à Darès le Phrygien et à Dictys de Crète, ou de celui de l’Italien Gui de Colonne ».

 

Selon L’Iliade, Darès le Phrygien est un prêtre troyen du dieu Héphaïstos. Élien (vers 175-vers 235), dans sa passionnante Histoire variée (XI, 2), évoque un Darès le Phrygien qui, en tant que contemporain des événements de la Guerre de Troie, en aurait fait le récit. Un texte, Histoire de la destruction de Troie, se présentant comme la traduction latine de ce récit, fut édité de nombreuses fois au Moyen Âge ; on l’attribuait à l’écrivain Cornélius Nepos (moins 100 av. J.-C. – moins 29 ou 25 av. J.-C.), l’ami de Catulle, mais on sait aujourd’hui que l’ouvrage ne peut pas avoir été composé avant le IVe siècle.

 

Dictys de Crète, lui, toujours selon Homère, était un compagnon d’Idoménée, roi de Crète, lors du siège de Troie. On lui attribuait un Journal, l’Éphéméride de la Guerre de Troie, qu’un auteur nommé Quintus Septimus aurait retrouvé et traduit en latin sous Néron. Les Papyri d’Oxyrhynque révélèrent l’existence d’un original grec, mais la traduction latine date du IVe siècle après J.-C.

(J'oubliais : Pétrarque possédait un exemplaire de ce livre !)

 

L’Iliade fut traduite en latin, et ce, au Ier siècle après J. C. Mais l’œuvre d’Homère est très lacunaire quant à l’histoire de la Guerre de Troie. Les deux ouvrages de Darès et Dictys restaient la source essentielle, au Moyen Âge, des événements historico-légendaires.

 

De Gui de Colonne (ou Guy des Colonnes), malgré mes recherches je ne sais rien sinon qu’il fut l’auteur, à une date inconnue de moi, d’une Histoire de Troie. Je me propose d’approfondir ce mystère, mais j’appelle ici mon Lecteur de passage s’il en sait davantage !

(Addendum)

 

 

« 12. Le Dit royal, en françois, rimé, en lettre de forme, historié, couvert de veloux noir ; et le dit livre est tout neuf. »

  

Le Roux de Lincy pense qu’il s’agit d’un poème perdu de Jean Froissart, le grand chroniqueur (vers 1337-vers 1404). En effet, il cite une quittance relative à cet ouvrage, datée du 7 juin 1393 (l’acquéreur est donc Louis d’Orléans, le père de Charles) :

 

« A tous ceux qui cez présentes lettrez verront ou orront [entendront], Maihieu garde lieutenant du bailli [représentant d’un seigneur] d’Abbeville salut, savoir faisons que par devant nous est aujourd’hui venus en sa personne sire Jehan Froissart prestre et c[h]anoine de Chimay, si comme il dist, et a recogneut avoir eu et receu de Monseigneur le duc d’Orliens, par les mains de Godefroy Lefevre varlet de chambre du dit seigneur et commis de par lui à la garde des deniers de ses coffres, la somme de vingt frans d’or, pour cause d’un livre appelé le Dit Royal que mon dit seigneur a acaté [acheté] et eu du dit prestre, de la quelle somme de xx frans d’or dessus dis, il s’est tenus pour content et bien paié ; et en quite le dit seigneur le dit Godefroy et tous autres (…) ».

 

 

(à suivre.)

 

 

 

 

lundi, 13 janvier 2014

Chenonceau, encore

à Madame Yvette Gauthier.


 

 

DSC_6492 b.jpg

 

 

Le château de Chenonceau (XVIe s.), vu des jardins de Diane de Poitiers,
en Indre-et-Loire, photographie : novembre 2013.

 

 

 

L'élégance française

 

 

 

 

DSC_6487 b.jpg

 

 

Le château de Chenonceau (XVIe s.), vu des jardins de Diane de Poitiers,
en Indre-et-Loire, photographie : novembre 2013.

 

 

 

L'enchantement

 

 

 

 

DSC_6307 b.jpg

 

 

François Clouet (d'après ?) (vers 1505/1510-1572), Diane au bain,
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

dimanche, 12 janvier 2014

Ponctuation

 

 

 

 

DSC_6467 b.jpg


Jardins de Diane de Poitiers, au château de Chenonceau,
photographie : novembre 2013.

 

 

 

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (4)

 


Introduction.

 

 

 

 

« 8. Les trois Pélerinages de vie humaine, de Jhesu Crist et de l'ame, en françois, lettre courant, couvert de vieux cuir marqueté. »

   

Ces trois Pèlerinages (Le Pèlerinage de la vie humaine (1330-1331), Le Pèlerinage de l'Âme (1355-1358) et Le Pèlerinage de Jésus Christ (1358)) sont l'œuvre du poète et moine cistercien Guillaume de Digulleville (1295-après 1358). Cette trilogie est ici réunie en un seul livre. S'inspirant du Roman de la Rose, Guillaume de Digulleville développe de façon allégorique le thème de l'homme voyageur (homo viator), sur le chemin des vices et des vertus, entre tentations et séductions. Il dira avoir eu la vision de la Jérusalem céleste et de ceux qui y pénètrent. 

  

 

« 9.  Les Decretalles, en françois, lettre de forme, couvertes de veloux noir, à fermoers semblans d'argent dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »

  

Ces Décrétales sont un corpus de textes de droit canonique publiés en 1234  par le pape Grégoire IX (1145-1241, cent-soixante-dix-huitième pape en 1227).

Selon toute probabilité, il s'agit du manuscrit 7053 conservé aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France. 

  

 

« 10. La Somme le Roi, en françois, en lettre de forme, historiée au commencement des vices, couverte de veloux noir, à deux fermoers de cuivre, en la fin du quel est la vie saint Denis. »

  

Cet ouvrage, publié en 1279, est également intitulé Livre (ou Somme) des commandements de Dieu, ou Livre royal de vices et de vertus, ou encore Le Miroir du monde. Son auteur est frère Laurent du Bois, le confesseur dominicain de Philippe le Hardi (Philippe III de France, fils de Saint Louis et père de Philippe le Bel, roi de France de 1270 à 1285 (à ne pas confondre avec le fastueux Philippe le Hardi, le duc Philippe II de Bourgogne (1342-1404)...)). Beaucoup de laïcs, du XIIIe au XVe siècles, en usaient comme d'un manuel d'instruction religieuse et morale.

 

Il n’est pas possible (à mes yeux !) d’identifier la version des nombreuses Vies de saint Denis, l’un des saints les plus importants du Royaume de France, qui est reproduite à la fin de ce livre.



(à suivre.)

 

 

 

samedi, 11 janvier 2014

Regard du dernier visiteur d'un musée des beaux-arts (« On ferme ! »)

 

 

 

 

DSC_6346.JPG

 

Le musée des beaux-arts de Tours, ancien archevêché (XVIIe-XVIIIe s.), & son jardin,
 peu après six heures du soir,
photographie : novembre 2013.



 

Mercure

 

 

 

DSC_6333.JPG

 

 

Jean Restout (1732-1797), détail de Philémon et Baucis donnant l'hospitalité à Mercure (1769),
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

vendredi, 10 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (3)



Introduction.



« 5. Le second volume de la Bible en françois, historiée, à lettre de forme, tout neuf, couvert de veloux noir, à deux fermoers semblans d'argent dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »


« 6. Le Livre de la naissance de toutes choses, en françois, lettre de forme, par l'inventoire baillié ainsi nommé [nommé ainsi dans l'inventaire présenté ici], et par la table d'icellui livre assavoir au comencement nommé : Le Livre du Trésorcouvert de veloux noir, à deux fermoers semblans d'argent dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »


« 7. Ung Livre de la naissance de toutes choses, avec les vices, escript en françois, couvert de veloux noir, en aucunes places historié. »


Le sixième et le septième livres de l'inventaire sont deux exemplaires de l'encyclopédie du maître et de l'ami de Dante,  Brunetto Latini (vers 1220-1294), Li Livres dou Tresor, écrite en picard et tentant de recenser l'ensemble des savoirs de son temps. L'érudit y expose également la théorie politique de la République de Florence. Le Livre de la naissance de toutes choses, et la Nature de vices et de vertus est le titre donné, avec des variantes selon les éditions, à la traduction française du Livre du Trésor.


(à suivre.)



 

Un regard

 

 

 

DSC_6239 b.jpg

 

 

Claude Monet, Un bras de Seine près de Vétheuil (1878),
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

jeudi, 09 janvier 2014

L'inachevé

 

 

 

 

DSC_6261 b G.jpg


Jules Desbois (1851-1935), Torse de Sisyphe (plâtre, 1908),
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

Vers 1370, peut-être

 

 

 

DSC_6295 b.jpg

 

 

Niccolò di Tommaso ? (documenté à Pistoia et à Florence de 1346 environ à 1376),
Joseph d'Arimathie, détail, tempéra sur bois de peuplier,
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.

 

 

 

 

mercredi, 08 janvier 2014

La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (2)


Introduction.

 

 

« 3. Une Légende dorée en latin et lettre de forme, neufve, couverte de veloux noir, non historiée, sans fermoers. »


Que l'ouvrage (1261-1266) de Jacques de Voragine soit le troisième ouvrage recensé après la Bible et Les Métamorphoses semble naturel : le livre, une collection de Vies de saints, est une mine d'anecdotes amusantes, terrifiantes ou déconcertantes, et son caractère à nos yeux souvent extravagant ne doit pas faire oublier qu'il fut l'un des livres les plus lus de son temps. Moins d'un siècle seulement après sa composition, il était traduit en français par Jean de Vignay, et il fut, en 1476, à Lyon, le premier livre imprimé en langue française. Il suffit parfois, pour comprendre l'iconographie d'une cathédrale ou les motifs religieux d'un peintre flamand ou italien des XIVe et XVe siècles, de se munir de la Légende dorée. (Je signale à mon Lecteur que l'édition de la Bibliothèque de la Pléiade est excellemment faite, je pense notamment à son index très pratique.)

On remarquera que le mot désignant les fermoirs du livre est, dans le même texte, à deux lignes d'intervalle, écrit avec deux orthographes différentes : fermaulx et fermoers.

 

« 4. Unes Histoires scolastiques, en françois, déclarans [expliquant, élucidant] les histoires de la Bible, depuis le comencement du monde jusques à l'ascension de Nostre Seigneur, escriptes en françois, toutes neufves, à lettre bastarde, historiées et dorées en plusieurs lieux, couverte de veloux noir, à deux fermoers dorés, esmailliés aux armes de monseigneur d'Orléans. »


Le Roux de Lincy écrit que « les lettres bastardes constituaient un genre d'écriture fort usité au quatorzième et quinzième siècles, et qui tenait à la fois du caractère de forme et de la cursive ».

 

Il s'agit de l'Histoire scolastique de Pierre Comestor ou Pierre-le-Mangeur dit aussi Manducator (1100 ? - 1179 ?), chancelier de l'église de Paris. Jean Trithème nous apprend qu'il était nommé ainsi non parce qu'il était particulièrement gourmand, mais parce qu'il dévorait les livres. Son Histoire scolastique, destinée à un public scolaire, est un abrégé de l'Ancien et du Nouveau Testament, dont il comble les vides historiques par des citations de Flavius Josèphe et d'autres auteurs profanes. Guyars des Moulins, doyen de l'église de Saint-Pierre d'Aire en Artois, la traduisit en français en 1297.

 

 

(à suivre.)

 

 

 

mardi, 07 janvier 2014

L'arbre tourmenté

 

 

 

 

DSC_6195 b.jpg

 

 

Attribué à Pieter Molijn (1595-1661), Paysage avec figures,
Musée des beaux-arts de Tours, photographie : novembre 2013.